Théâtre Molière Sorbonne est une école interne à la faculté des lettres de Sorbonne Université, rattachée au Service culturel. Elle s’adresse aux étudiants de toutes les composantes de l’université et proposera parallèlement des actions de formation continue auprès des autres publics intéressés (professeurs, comédiens, amateurs). Elle propose une formation permettant de s’initier aux techniques de jeu scénique en usage à l’époque où écrivaient Molière, Corneille, Racine et tous les dramaturges depuis le 16e siècle jusqu’au 18e siècle… [En lire plus]
Toutes leurs œuvres ont été rédigées en fonction des procédés expressifs — déclamation, prononciation, gestuelle — avec lesquels les comédiens de leur temps les interprétaient. Le théâtre étant alors conçu comme un art d’« illusion », c’est-à-dire jouant sur la dialectique entre l’illusion du vrai et l’« artifice », la représentation théâtrale passait par des techniques volontairement « artificielles » qui n’empêchaient pas les spectateurs d’être « pris » par ce qu’ils voyaient.
Au fil des générations, ces procédés ont fini par paraître mécaniques et opposés à l’esthétique du « naturel » promu par le 18e siècle ; et ils ont été délaissés et oubliés. C’est grâce à la redécouverte des instruments anciens et des techniques musicales anciennes qui ont révolutionné l’interprétation de la musique baroque que les procédés relevant de l’ancienne déclamation théâtrale ont attiré l’attention de quelques chercheurs et interprètes, qui ont initié une recherche fondée sur les documents d’époque. En musique comme au théâtre, ce type d’« interprétation historiquement informée » a permis un prodigieux renouvellement du répertoire et des pratiques de jeu, et permis de communiquer aux spectateurs d’aujourd’hui des émotions neuves.
Aujourd’hui, s’appuyer sur une démarche fondée sur l’état actuel des connaissances concernant le théâtre des 18e-19e siècles, permet de proposer, loin de tout effet archaïsant, des performances aussi vivantes et parlantes qu’à la création.
Formation proposée
1. Un volet théorique : histoire du théâtre (salles, troupes, conditions matérielles), poétique et dramaturgie (histoire du vers au théâtre et systèmes de composition des œuvres), courants esthétiques, méthodologie de la lecture des documents historiques, etc.
2. Un volet pratique, débouchant sur un spectacle de fin d’année : prononciation avec ses variations selon les genres et les lieux du discours et de la déclamation, ainsi que les périodes chronologiques ; rythme du vers et longueur des syllabes ; effets expressifs dans l’usage rhétorique de la voix ; maintien noble et postures grotesques ; placement et déplacements sur scènes ; syntaxe et usage rhétorique du geste.
En raison de la parenté entre le chant et la déclamation, ainsi qu’entre la danse et le geste, l’enseignement pratique comprend une initiation au chant et à la danse fondée aussi sur les sources conservées de l’époque.
Le spectacle de fin d’année, réalisé en collaboration avec une bande de « violons XVIIe » à la française constituée par ailleurs dans l’université, mêlera théâtre parlé et musique, avec quelques entrées de ballet assurées par des danseurs invités.
Pour participer à l’atelier, tous les niveaux sont admis. S’il n’est pas nécessaire d’avoir déjà fait du théâtre, du chant ou de la danse, ceux qui ont déjà une pratique, y compris de bon niveau, y trouveront un complément nouveau à leur formation.
Le « Tartuffe inconnu de Molière » correspond à la version en 3 actes de Tartuffe, interdite au lendemain de sa création à Versailles (1664) et progressivement augmentée par Molière pour rendre sa pièce « acceptable ». C’est en repartant de la seule version connue, en 5 actes, publiée par Molière en 1669 sous le titre Tartuffe ou l’Imposteur que Georges Forestier, professeur à Paris-Sorbonne et responsable du nouveau Molière dans la Bibliothèque de la Pléiade, est parvenu à reconstruire un texte proche de ce que devait être la version originelle. La comédie étant ainsi délestée de l’acte II et de l’essentiel de l’acte V, la satire y est plus incisive, le comique plus percutant, l’ensemble plus rapide et plus drôle.
Le spectacle (déclamation, gestuelle et costumes) s’appuie sur l’état actuel des connaissances concernant le théâtre des XVIe-XVIIIe siècles – selon une démarche qui, loin de tout effet archaïsant, permet au contraire de proposer des performances aussi vivantes et parlantes qu’à la création.
Les acteurs, étudiants ou anciens étudiants de l’université Paris-Sorbonne, ont reçu depuis septembre 2016 une formation en déclamation, chant et danse ; la maîtrise de ces anciens codes de jeu a permis à ces comédiens amateurs d’acquérir une maîtrise si professionnelle de la représentation qu’on en oublie leur statut d’amateurs. Depuis la création triomphale du spectacle dans le grand amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne le 24 avril 2017, ils se sont fait acclamer une demi-douzaine de fois.
24 avril 2017
Paris-Sorbonne, Amphithéatre Richelieu
26 avril 2017
Boulogne, Espace Landowski
19 mai 2017 – 20:00
Paris, Cité internationale, Fondation Lucien Paye
17 juin 2017
Meudon, Musée d'art et d'histoire
Version reproduite par Georges Forestier
Mise en scène d'Isabelle Grellet
Conseiller scientifique : Jean-Noël Laurenti
Le Tartuffe a obtenu 3 prix au festival de théâtre amateur de Bougival 2017 : le prix du jury, le prix du public et le prix de la révélation masculine à Alexandre Michaud.
À venir